Quilha-te, la nuèit ven !








Dresse-toi, la nuit vient ! 


 

une performance conçue comme un rituel
pour l’espace public 
(danse - marionnettes - projections vidéo) 



Création le 18 juin 2024 

sous l'arche reliant le quai de Garonne à la Garonnette


direction artistique et univers plastique : Coralie Lèguevaque 

écriture, partition sonore et mise en scène : Philippe Fauré 

interprètes : Salomé Fauré, Manuela Lombardo, Jean-Loup Gayrard, David Lobera 

chants : Le Cor de Garoneta dirigé par Læticia Dutech 

projections vidéo : Valentin Maron du Collectif l’Irrésolu 

lumière : la nuit, sources led autonomes 

durée : 30 à 40 minutes 






Note d'intention


Sa silhouette dressée sur ses pattes arrière, à plus de trois mètres de haut, 

ses représentations sur les parois et les objets, tout indique que l’ours des cavernes est une figure essentielle de la fantasmagorie de nos très anciens parents du Paléolithique. 

Nous rêvons cette si lointaine époque à l’origine de la tradition qui considère l’ours comme l’animal mythique annonciateur de la sortie de l’hiver et des temps obscurs. De Prats-de-Mollo à la Laponie, de Saint-Jean-de-Luz à la Sibérie, l’ours est la figure sacrificielle d’un temps cyclique, permettant la victoire de la vie sur la mort. Elle a inspiré la conception d’une marionnette géante, personnage central de la pièce Quilha-te, la nuèit ven ! qui fait se croiser culture traditionnelle et danse contemporaine. En choisissant des chants occitans dont nous adaptons les paroles au contexte de l’époque préhistorique, nous introduisons un décalage dans l’écoute de la plupart des spectateurs qui ne connaissent pas cette langue. Ils y trouveront cependant une certaine familiarité. En effet, nos ancêtres paléolithiques ont dû voir évoluer leur langue au cours des milliers d’années de leurs pérégrinations, au point que les rencontres avec d’autres groupes d’humains devaient moins passer par la compréhension des mots que par le partage de la danse, de la musique et des mythes dont l’art pariétal pourrait être l’expression. 

Quilha-te, la nuèit ven ! est un rituel, qui célèbre l’animal dressé, si proche de l’humain, ainsi que le cosmos et les cycles du temps. Cette pièce pour l’espace public s’inscrit dans le projet Renaître animal : un poème sur nos origines, pour penser notre fin, celle de modèles de sociétés mortifères. C’est aussi notre façon d’exprimer le désir de s’y réinventer. 

Quilha-te, la nuèit ven ! est l’injonction proférée par les oiseaux psychopompes qui gravitent autour de l’ours et le somment de sortir de sa longue nuit. Peut-être avertissent-ils nos contemporains sur leur devenir. Ils conduisent les âmes vers le monde des esprits et fêtent leur renaissance sous une autre forme. Conduite par une enfant, cette cérémonie est accompagnée par les voix du Cor de Garoneta qui dialoguent avec les projections vidéo des animaux du Paléolithique. 


Coralie Lèguevaque et Philippe Fauré

février 2024